Les citoyens ivoiriens mènent la lutte contre la pollution plastique

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Apr 13, 2023

Les citoyens ivoiriens mènent la lutte contre la pollution plastique

et AFP A la recherche du plastique. Les jeunes volontaires sont occupés

et AFP

Recherche de plastique. De jeunes bénévoles s'affairent à ramasser les bouteilles usagées. Ils sont souvent rejetés dans la vaste lagune Ebrié qui jouxte la capitale économique de la Côte d'Ivoire, Abidjan.

L'initiative citoyenne a débuté il y a deux ans lorsque Charles Gore Bi a décidé d'agir contre le fléau de la pollution plastique.

"Tout simplement, l'idée d'assainir le littoral est venue du besoin d'assainir l'environnement dans lequel je vis", dit-il candidement.

"Je suis ici tout le temps et les ordures arrivent tout le temps aussi, alors j'ai décidé de commencer par nettoyer où j'habitais."

Les efforts de Gore Bi ont progressivement été remarqués et le conseil municipal de Plateau Bay a rencontré les jeunes engagés dans la collecte des déchets et les a mis en relation avec des entreprises de recyclage.

Au lieu d'envoyer les bouteilles collectées dans des décharges à ciel ouvert, les déchets sont vendus à des recycleurs. Une fois leur grand filet rempli de déchets, le jeune groupe de bénévoles qui collecte quotidiennement les déchets plastiques les revend. Une moustiquaire pleine peut monter jusqu'à 7 000 francs CFA soit environ 10 dollars américains qu'ils se partageront entre eux.

"Une fois que nous avons commencé à gagner de l'argent grâce à cela, cela nous a motivés, nous avons commencé à l'aimer parce que cela vous nourrit, comme on dit ici", a déclaré Gore Bi.

Selon l'UNICEF, Abidjan produit plus de 288 tonnes de déchets chaque jour. Cependant, la collecte des déchets reste l'un des points faibles de la ville.

A Abidjan, le ministère de l'Hydraulique, de l'Assainissement et de l'Hygiène délègue la gestion des déchets à deux sociétés. Bénédicte Aka, la directrice adjointe du service Environnement de la municipalité du Plateau affirme que "le cahier des charges des entreprises n'est pas clair".

Contacté par l'AFP, le ministère de l'Hydraulique, de l'Assainissement et de l'Hygiène s'est refusé à tout commentaire.

Pour faire bouger les choses, le fondateur de Recyplast a mis en place 50 points de collecte des déchets et rémunère les habitants qui trient leurs déchets pour les recycler. Son entreprise achète un sac de plastique de 20 kg pour un peu plus d'un dollar et 50 centimes.

"On fait de la promotion et de la communication, on sensibilise à l'utilisation et à la réduction du plastique, mais aussi on récompense leur action éco-citoyenne, c'est-à-dire les déchets qu'ils parviennent à présélectionner, à trier en interne. Lorsqu'ils viennent chez nous points de collecte, nous achetons ces déchets plastiques », explique Nayef Salame, le patron d'une entreprise de recyclage de bouteilles plastiques Recyplast.

S'il reconnaît que l'Etat ivoirien "a fait un pas en faveur de la lutte contre la pollution platique il y a 10 ans", il déplore un manque de réglementation dans le secteur et estime qu'il reste "beaucoup à faire".

En 2013, la Côte d'Ivoire a interdit la production, la vente et la possession de sacs en plastique.

Mais lorsque la politique devait entrer en vigueur en 20014, les propriétaires d'entreprises ont manifesté à Abidjan pour s'opposer à cette décision, à tel point qu'aujourd'hui, la loi est à peine appliquée dans le pays, qui produit plus de 200 000 tonnes de sacs en plastique chaque année, selon le ministère. d'Hydraulique.

En attendant, les bouteilles plastiques usagées sont transformées en copeaux de plastique à l'usine Recyplast. Une partie sera vendue à des industriels. L'entreprise utilisera l'autre partie pour construire du mobilier urbain ou scolaire.

Recherche de plastique. De jeunes bénévoles s'affairent à ramasser les bouteilles usagées. Ils sont souvent rejetés dans la vaste lagune Ebrié qui jouxte la capitale économique de la Côte d'Ivoire, Abidjan.